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Closer I am to fine
16 septembre 2008

Hurler avec les loups...

Première journée en ma qualité de psychologue de dernière année ou (au choix baptême du feu...)

9H55 Je fais un arrêt de toute beauté devant l'immeuble de la nounou, gravis les marches quatre à quatre avant de tambouriner à la porte. Choubidou me fait la gueule, voilà de quoi me mettre du baume au coeur. Il faut dire que je lui ai renversé une partie de mon café sur le pantalon (froid le café, je précise avant que quelqu'un n'appelle la DASS). Ma tasse "Charlotte aux fraises" n'est pas étanche, et à ce propos, quand ils veulent ils font des tasses à couvercle munie d'une paille pour les adultes.

10h39 Après deux tours de patés de maison, je trouve une place pour me garer (et oui! c'est jour de marché!). Pourvu qu'on ne me l'enlève pas... Pourvu qu'elle accepte de redémarrer. En guise d'accueil, on me signifie qu'ici, on commence à 9h et pas à 11h... Bien... Alors primo, c'est la semaine d'adaptation de mon fils, deuxio, même hors semaine d'adaptation, la nourrice c'est 9h alors à moins que je me télétransporte ou que Gabriel ait la gentillesse de s'amener tout seul à la crèche ça sera 9h30.

10H50 J'arrive dans le petit groupe qui est normalement une synthèse des entretiens que l'on fait avec les patients. En réalité, on chambre sur les gamins, en particuliers un môme hydrocéphale. Mais qu'est ce que c'est drôle... T'aurais pas une blague sur un gosse myopathe que je rigole encore un petit coup ? Plus tard, dans l'après midi, je rassurerai une maman sur la confidentialité : ce qui est dit en consultation ne sort pas de l'institution... mais en même temps, y a plus gênant...

11H45 Réunion au sommet avec Chef-Chef, presque le pompon de la journée... On se latche ouvertement. Au milieu, j'ai la vague impression de suivre un match de ping pong. Bon... ben si c'est ça, je vais faire ma liste de courses. Ils ne s'accordent que sur une chose, cracher sur le service du secteur voisin, le Dr S. L'organisation n'est soit disant pas son fort. Certes, il ne met pas sur pied un système de classification dont les initiales forment un nom de canard, mais dans ce service là ils ne courent peut être pas après le temps perdu à se tirer dans les pattes.

13h20 Il y a un incendie ?? Ah non... La réunion est juste terminée, ce qui explique la ruée vers la porte.

14h15 Après avoir déjeuné, je me grille tranquillement une clope dans le jardin quand Madame B. vient me heler avec toute sa douceur. "Je vais vous mettre au boulot!" Ja wohl mein fuhrer... Madame B. vieille gouine sur le retour à ses heures perdues m'indique que je dois prendre des notes. Ca tombe bien, c'est à mon habitude. Elle me laisse aller chercher mon bloc avant de me cracher comme une évidence à la pauvre gourde que je suis que je dois utiliser des feuilles blanches format A4 car elles iront dans le dossier. Mais qu'est ce que ça peut bien te faire, vieille pintade, vu que de toutes façons, j'écris tellement mal que je dois toujours faire une seconde édition ? Regards ahuris de la secrétaire et de la psychomot' qui m'indiquent que je viens de passer pour une truffe... Je note mentalement que Madame B, ne semble pas être portée dans son coeur par Madame V qui doit signer ma convention... Aussi, dès que la dite convention sera signée, je ne manquerai pas de lui rentrer dans le lard.

Pour l'instant, je n'en suis pas encore là, puisqu'on m'indique très sèchement de passer devant et de monter à l'étage ("Ah bon ? Tu me portes pas ?"). L'entretien se passe, avec une petite demoiselle mignonne comme un coeur et sa maman. Je m'interromps d'écrire un instant pour regarder mon interlocutrice, ce qui me vaut un très doux "mais vous pouvez prendre des notes là!" Bien, je vois que je ne suis pas prête de mener des entretiens puisqu'on me discrédite ouvertement auprès des patients! Toi vraiment ma poulette, la semaine prochaine on va causer. Seul point positif, ici les consultations ne sont pas minutées comme elles l'étaient à mon précédent stage où tout le personnel avait du lait sur le feu. Sonnés par une clochette invisible, il fallait remettre une pièce pour continuer à parler. L'entretien fini, mon amie l'aigrie me fait savoir que je peux demeurer sur mon siège et attendre tranquillement qu'elle reparaisse (en réalité ça donne "vous, vous restez là!"). Je lorgne vers la fenêtre...

Gargamel revient pour le débrief, qui selon être devait être un long monologue de sa propre opinion. Grain de sable dans le rouage : mon avis diffère du sien. Certes, maman est très angoissée, mais je ne pense pas qu'on doive percevoir massivement son angoisse comme quelque chose de tout à fait incongru qui n'appelle pas à plus de question. "Mais elle est complètement hystéro cette mère!" Hystéro... peut être, mais en est elle pour autant mythomane ? Ne pourrait on pas admettre qu'il y a dans son discours des éléments de réalité concernant le comportement du papa  ? Je suis une débutante, je ne sais pas travailler, la réalité ce n'est pas ce qui importe (pourtant, j'ai réellement envie de te coller ma main sur la tronche, mais est ce si important ?), de toutes façons, on n'est pas là pour juger : papa fait très bien son job, et maman n'est qu'une pauvre démente qui fabule. En conclusion, les débriefs nous permettent de confronter nos opinions et c'est ce qui fait la qualité de notre clinique... Bien sûr...

15h48 Après avoir répété 4 fois que je devais aller chercher mon fils à la crèche, Ursula a ramené à elle ses tentacules. Je fais un énième magnifique arrêt au frein à main devant l'immeuble de la nourrice de Choubidou (un jour, il y a aura des championnats pour ça, et j'aurais la médaille d'or...), délaisse l'ascenseur et monte 4 à 4 les étages. Mon fiiiiiiiils! Il ne boude plus, il me raconte sa journée, je lui raconte la mienne. Il abonde en mon sens à grands renforts de "brrrrrrlllllttt". C'est bon d'être maman!

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